DETOX Les dangers des produits chimiques de notre quotidien


DETOX Les dangers des produits chimiques de notre quotidien
1°) Des produits chimiques plus sûrs pour un avenir plus sain
93% des Européens pensent que les produits chimiques ont des effets négatifs sur leur santé !A – Un monde chimique

Les produits chimiques constituent l’une des innovations majeures du vingtième siècle. Ils soulèvent cependant une série de problèmes.

DETOX Les dangers des produits chimiques
© WWF Canon – Andrew Kerr

Voici les trois principaux problèmes:

1. La contamination : les produits chimiques sont omniprésents – dans les produits qui nous entourent, mais aussi dans les écosystèmes les plus éloignés et les organismes animaux et humains. Les bébés viennent au monde avec l’héritage chimique transmis in utero par leur mère.

2. Des données de sécurité insuffisantes : pour quatre-vingt-six pour cent des 2.500 produits chimiques utilisés en grandes quantités, les données de sécurité sont insuffisamment accessibles pour permettre une évaluation élémentaire de la sécurité.

3. Propriétés nocives : le WWF est particulièrement préoccupé par trois types de produits chimiques utilisés aujourd’hui:

a) Les substances chimiques qui ne sont pas naturellement biodégradables et qui s’accumulent dans l’organisme des animaux et des êtres humains,
b) Les substances qui interfèrent avec les systèmes hormonaux des animaux et des êtres humains,
c) Les produits chimiques qui sont cancérigènes, qui entraînent des troubles de la reproduction et qui endommagent l’ADN.

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B – Les tests sur les animaux

WWF estime que la contamination de la vie sauvage et des êtres humains par des centaines de produits chimiques pour lesquels il n’existe aucune donnée élémentaire de sécurité est un processus dangereux et incontrôlé, auquel REACH mettra fin.

Selon le WWF, REACH n’entraînera pas d’augmentation importante des tests sur les animaux.

Pourquoi?

1. Beaucoup de produits chimiques appartiennent à des familles ou à des groupes de substances qui ne devront pas être testés séparément.

2. REACH encourage (et, dans de nombreux cas, contraint) l’industrie chimique à échanger des données de sécurité – ce qui réduira la nécessité de pratiquer des tests sur les animaux.

3. REACH encouragera le développement de méthodes de test remplaçant les tests sur les animaux, et nombreuses de ces méthodes alternatives sont déjà reprises dans le projet législatif.

Le WWF est d’avis que les tests de substances chimiques doivent éviter autant que possible l’expérimentation animale. Il estime également nécessaire d’affecter davantage de fonds au développement de tests substitutifs.

C – Pourquoi s’inquiéter

Quelques exemples de l’impact des produits chimiques utilisés aujourd’hui :

• Les produits chimiques pourraient jouer un rôle dans l’augmentation manifeste d’une série de troubles de l’appareil reproducteur masculin, comme le cancer des testicules, les testicules non descendus et l’oligospermie ;

Pan, Ustensiles De Cuisine, Téflon

• Chaque année, des centaines d’oiseaux de compagnie seraient tués par les émanations de fumée et les émissions des revêtements en téflon ;

• Le nonylphénol – un produit de décomposition d’une substance chimique utilisée dans les cosmétiques et les détergents – est en train de transformer les huîtres en hermaphrodites ;

• Les chercheurs étudient le lien éventuel entre l’utilisation accrue des anti-transpirants et l’augmentation de l’incidence du cancer du sein ;

• Un des effets les plus alarmants des perturbateurs endocriniens est la puberté précoce chez les filles.

 

2°) Reach à la rescousseDepuis 1981, les nouvelles substances chimiques qui arrivent sur le marché européen sont soumises à des contrôles. Malheureusement, pour les substances datant d’avant 1981, il n’existe que peu ou pas d’information disponible sur leur innocuité. Et c’est cette catégorie de substances qui est toujours, actuellement, la plus importante sur le marché. Le projet de législation européenne qui est discuté pour l’instant s’appelle REACH – Registration, Evaluation and Autorisation of Chemicals (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques). Il doit permettre une identification et une élimination progressive des produits chimiques les plus nocifs.A – Qu’est-ce-que REACH ?

REACH est l’acronyme de Registration, Evaluation et Authorisation of chemicals (enregistrement,évaluation et autorisation des produits chimiques) :

Enregistrement – Les producteurs chimiques seraient tenus de transmettre à une agence centrale des produits chimiques un dossier d’enregistrement contenant des données de sécurité pour tous les produits chimiques fabriqués ou importés dans des quantités supérieures à une tonne par an.

Les données requises seraient proportionnées aux volumes de production et des informations élémentaires, généralement obtenues à partir de tests n’étant pas réalisés sur des animaux, seraient requises pour les quantités de 1 à 10 tonnes.

Evaluation – Des experts évalueront les substances produites en quantités supérieures, et en cas de doute, en quantités moindres (en tenant compte de critères de priorité).


© WWF Canon – Andrew Kerr
Autorisation – les substances chimiques très préoccupantes seront progressivement éliminées et remplacées par d’autres produits plus sûrs, à moins que l’industrie chimique ne puisse “gérer adéquatement” les risques émanant de l’utilisation de ces substances ou que leur intérêt “socioéconomique” ne soit supérieur aux risques.

Dans le cadre de REACH, les substances “suscitant de très vives préoccupations” sont: les substances cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR); les substances persistantes, bioaccumulatives et toxiques (PBT) ou très persistantes et à fort potentiel de bio-accumulation (VPVB), comme les perturbateurs endocriniens.

Le calendrier pour la mise en œuvre de REACH laissera à l’industrie chimique de nombreuses années pour fournir les données de sécurité. Les priorités sont mises en fonction des propriétés chimiques et du tonnage produit :


REACH – le projet de législation européenne sur les produits chimiques – pourrait apporter une contribution importante à la réduction des risques chimiques pour la vie sauvage et pour les êtres humains en permettant l’identification et l’élimination progressive des produits les plus nocifs.

REACH offre également l’occasion de promouvoir le développement d’une industrie chimique durable, innovatrice et tournée vers l’avenir.

Selon les estimations de la Commission européenne, le coût de REACH pour l’industrie chimique s’élèverait à 2,3 milliards d’euros, étalés sur 11 ans.

A titre de comparaison, le bénéfice d’exploitation réalisé en 2002 par les 50 plus grandes entreprises chimiques européennes était de 15 milliards d’euros.

Pour l’industrie chimique, le coût de REACH serait inférieur à 50 eurocents par an et par citoyen européen (répartis sur les 11 ans prévus dans le calendrier). Ce montant correspond aux sommes affectées en 1999 par l’industrie chimique aux seules améliorations environnementales dans le domaine des déchets.

Pour l’industrie chimique, les avantages potentiels de REACH sont considérables : nouveaux débouchés pour des produits sûrs, confiance accrue dans les produits chimiques et diminution du risque de procès en responsabilité. Selon la Commission européenne, les avantages de REACH dans le domaine de la santé avoisineraient les 50 milliards d’euros sur une période de 30 ans.

B – Renforcer REACH

Pour le WWF, le règlement REACH proposé par la Commission européenne est une version “édulcorée” et l’on pourrait faire davantage pour protéger les êtres humains, la vie sauvage et l’environnement. Le WWF regrette que le projet de règlement REACH ait été affaibli par la Commission européenne – sans doute sous la pression de l’industrie chimique.
© WWF Canon – Kevin SCHAFER

Le WWF attend du Parlement européen et du Conseil des ministres de l’Union européenne qu’ils améliorent l’efficacité REACH en :

• Remédiant aux lacunes du système qui permettent à l’industrie chimique de continuer à utiliser des produits chimiques “suscitant de très vives préoccupations” même lorsqu’il existe d’autres produits plus sûrs. Le système d’autorisation permet actuellement aux entreprises de continuer à utiliser des produits suscitant de très vives préoccupations, même lorsqu’il existe des alternatives plus sûres, si elles apportent la preuve que leur utilisation sera “adéquatement gérée”.

• En n’imposant qu’un seul enregistrement par produit chimique, ce qui entraînera nécessairement la formation de consortiums au sein du secteur. Les entreprises devront ainsi échanger des données et les tests sur les animaux ne seront plus multipliés inutilement.

• En imposant aux importateurs de s’assurer que toutes les substances chimiques contenues dans leurs produits d’importation sont déjà enregistrées dans l’UE et qu’elles sont utilisées dans le respect des autorisations et des restrictions, ou de faire enregistrer eux-mêmes les substances chimiques contenues dans leurs produits. L’actuelle version de REACH permet aux importateurs d’importer des produits dont les substances chimiques n’ont pas été enregistrées.

• En veillant à ce que la nouvelle agence pour les produits chimiques devienne une institution efficace pour la coordination du processus REACH, permettant la reconnaissance et le développement de l’expertise des Etats membres en matière de produits chimiques. Cette agence veillera à l’application correcte des mesures, et évitera à l’agence de se rapprocher excessivement de l’une ou l’autre partie prenante.

 

3°) Produits chimiques, un lourd héritageDes PCB dans le saumon, de la dioxine dans la viande, des traces de contraceptifs dans l’eau potable, des déodorants qui pourraient augmenter le cancer du sein, des pesticides sur la pomme que notre médecin nous conseille de manger… Les médias nous inondent de messages sur les produits chimiques que nous avalons, buvons, respirons, touchons… et sur les conséquences qui en découlent.Dans quelle mesure devons-nous nous inquiéter ? Quels sont les produits chimiques dangereux et pourquoi ? Les lois garantissent-elles que les produits les plus dangereux soient écartés ?

– Pas moins de 30.000 produits chimiques ont été répertoriés sur le marché européen.

Omniprésents…
Les produits chimiques sont une des plus importantes découvertes du 20e siècle. Ils font partie de notre vie quotidienne et se trouvent dans les objets qui nous entourent. Nous sommes à peine conscients de leur omniprésence.

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Les substances chimiques font partie de notre vie courante. On les trouve dans les boîtes de conserve…

On les trouve dans les meubles, les ordinateurs, les vêtements, la peinture, les produits de nettoyage, les pesticides, les produits cosmétiques et même dans les
biberons…

La production de bon nombre de produits chimiques a apporté des avantages considérables à notre société, notamment dans le cadre de la santé publique. Ils ont rendu notre vie plus facile, nous les utilisons quotidiennement sans nous en rendre compte : faire nettoyer un pantalon au pressing, décorer sa maison grâce à un kit de bricolage, cuire sa viande dans une poêle anti-adhésive…

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Les substances chimiques font partie de notre vie courante, dans les films plastiques. © WWF Canon – Andrew Kerr
– Entre 1930 et 2000, la production mondiale annuelle de produits chimiques est passée de 1 million de tonnes à 400 millions de tonnes !

  1. Passagers clandestins à travers le temps et l’espaceLes produits chimiques ne restent pas là où ils sont produits ou utilisés. À un moment de leur “vie”, ils se retrouvent dans notre environnement : air, terre et eau. L’eau et l’air peuvent les disperser sur de grandes distances et ils peuvent être absorbés par l’homme, les animaux et les plantes avec des conséquences néfastes. C’est ainsi que les produits chimiques ont conquis toute la planète et qu’ils ont pénétré dans le corps des hommes et des animaux partout dans le monde.
    Les substances chimiques traversent d’énormes distances. Les retardateurs de flamme bromés utilisés dans nos télés et ordinateurs se retrouvent dans les animaux du Pôle Nord. © WWF Canon – John Daniels
    Plus un seul endroit au monde n’est épargné par ces insidieux envahisseurs. Même les animaux du pôle Nord accumulent, à haute concentration, les produits chimiques. Les courants marins et aériens transportent ces produits du Sud vers le pôle Nord.
    Il n’existe pas un seul être vivant sur Terre – pas un seul ours au pôle Nord, pas une seule grenouille en Amérique du Sud, pas un seul bébé de par le monde – qui ne soit exposé à un cocktail de produits
    chimiques créés par l’Homme ! © WWF Canon – Sylvia Rubli
    Cela explique pourquoi de tels produits se retrouvent dans des endroits où ils ne sont absolument pas utilisés. On a découvert chez les populations inuites et chez les ours polaires de grandes concentrations de PCB. La faune et la flore de nos mers sont également exposées à d’importantes quantités de produits chimiques, de l’algue microscopique à la plus grande des baleines. Les retardateurs de flamme bromés – qui sont utilisés pour ignifuger nos meubles et appareils hi-fi – se retrouvent, dans l’organisme des phoques et des cachalots.

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    Un enfant, dès sa naissance, porte déjà un très lourd héritage chimique.© WWF Canon – James.W Tharsell
    De plus, nous léguons un “cadeau empoisonné” aux générations futures, non seulement dans leur environnement, mais également dans leur corps.

    Nos enfants naissent avec un lourd “héritage” chimique : déjà dans l’utérus puis par l’allaitement, les enfants reçoivent des produits chimiques de leur mère.

  2. Ils sont et restent nocifs !Qu’entend-on par produit nocif ? Ce sont des produits qui, à court ou long terme, mettent en danger la santé, les chances de survie, la reproduction ou le développement normal des êtres vivants. Les produits chimiques peuvent avoir des caractéristiques nocives différentes. Ils peuvent perturber le système hormonal, ils peuvent être (d’une manière plus ou moins importante) toxiques, cancérigènes, mutagènes… Certaines substances peuvent s’accumuler dans les être vivants et être persistantes.Les effets nocifs de nombreuses substances ont déjà été démontrés. Un petit nombre seulement de produits très dangereux ont déjà été interdits, souvent après un long et âpre combat entre juristes, industries chimiques et organisations environnementales.

    Entretemps, le mal est fait : des substances comme le DDT et les PCB ont pu libérer leur pouvoir dévastateur pendant de longues années et contaminer l’organisme humain, animal et le cœur des écosystèmes. Aujourd’hui, ils occasionnent toujours des dégâts malgré l’arrêt de leur fabrication.

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    Les biberons en plastique polycarbonate contiennent du bisphénol A. Certains scientifiques pensent
    que cette substance ne peut être libérée que dans certaines conditions extrêmes, pour d’autres le danger est bien réel. Pour un groupe aussi sensible que les nourrissons, il faut appliquer le principe de précaution. © WWF Canon – John Daniels
    Nous insistons sur le fait que le lait maternel reste la nourriture la plus adaptée pour les nourrissons malgré la présence de divers produits chimiques qui s’y trouvent.

    Le lait maternel contient des vitamines, des minéraux… qui sont favorables au système immunitaire des bébés. De plus, ceux-ci peuvent aussi être contaminés par les produits chimiques contenus dans le plastique des biberons.

Suite et source: http://www.futura-sciences.com/