SANTÉ – Le Cancer du Sein et les AntiSudorifiques

SANTÉ – Le Cancer du Sein et les Antisudorifiques

Cancer du sein

Point de vue de la Société canadienne du cancer du sein

L’étude publiée dans le Journal of Applied Toxicology n’a pas démontré de lien direct de cause à effet entre les antisudorifiques, les désodorisants et le cancer du sein. Les observations des chercheurs ne sont pas dénuées d’intérêt, mais l’étude s’est déroulée à petite échelle. Il faudra mener des travaux plus poussés pour obtenir des résultats véritablement concluants sur le sujet.

Consultez le rapport de recherche intégral dans le Journal of Applied Toxicology (en anglais).

Antisudorifiques et cancer du sein : rumeur sur Internet

Depuis quelques années, des courriels circulent à propos du cancer du sein causé par l’utilisation d’antisudorifiques. Il s’agit là de rumeurs non fondées.

Le courriel prétendait à tort que…
  • L’utilisation des antisudorifiques est la principale cause du cancer du sein.
Ce que la science nous dit

De nombreuses études épidémiologiques extrêmement approfondies ont été faites sur les risques rattachés au cancer du sein et aucune n’a démontré que l’usage des antisudorifiques était un facteur de risque pour le cancer du sein et encore moins la cause principale. Cet énoncé n’est tout simplement pas vrai.  Une étude publiée dans le Journal of National Cancer Institute en octobre 2002 s’est penchée sur la possibilité d’un lien entre l’utilisation de produits contre la transpiration sous les aisselles et le risque de cancer du sein chez les femmes de 20 à 74 ans. Les chercheurs en sont venus à la conclusion que le risque de cancer du sein d’augmentait aucunement avec l’utilisation d’antisudorifiques ou de désodorisants, ni avec l’utilisation d’un produit immédiatement après le rasage ou une heure après.

Ce que la science nous dit

La transpiration se veut d’abord et avant tout un mécanisme de refroidissement. Bien que les ganglions libèrent l’organisme de certaines toxines, le foie et les reins ont un rôle d’élimination encore plus important et beaucoup plus de produits toxiques sont éliminés par l’urine que par la sueur.

Le courriel prétendait à tort que…
  • Presque tous les cancers du sein se retrouvent dans le quadrant supérieur et externe du sein, exactement où les ganglions lymphatiques sont situés.
Ce que la science nous dit

Environ 50 % des cancers du sein se retrouvent dans le quadrant supérieur et externe mais pour une raison qui n’est absolument pas associée aux ganglions lymphatiques. C’est plutôt parce que le tissu mammaire est situé en grande partie à cet endroit. Les quadrants du sein ne sont pas égaux et la position du mamelon n’est pas vraiment centrale; il y a une quantité importante de tissumammaire appelé « prolongement axillaire » qui se prolonge jusqu’au dessous du bras.

Le courriel prétendait à tort que…
  • Les hommes ont moins de chances d’être atteints d’un cancer du sein car l’antisudorifique reste en grande partie dans les poils et n’est donc pas en contact direct avec la peau. Chez la femme, l’application d’antisudorifique immédiatement après le rasage augmente encore plus les risques car les coupures occasionnées par le rasoir, bien qu’imperceptibles à l’œil nu, favorisent l’entrée des produits chimiques au niveau des aisselles.
Ce que la science nous dit

On retrouve environ 1 % des cancers du sein chez l’homme, où des facteurs hormonaux semblent avoir un rôle. Il n’existe aucune preuve scientifique démontrant que les antisudorifiques et les désodorisants peuvent causer un cancer du sein chez la femme ou chez l’homme ni même en augmenter les risques. Les coupures de rasoir peuvent augmenter les risques d’infection mais pas de cancer.

Le courriel prétendait à tort que…
  • Les antisudorifiques bloquent la transpiration et empêchent ainsi l’organisme d’éliminer des toxines au niveau des aisselles. Ces toxines ne disparaissent pas et comme l’organisme ne peut pas les exsuder, elles s’accumulent dans les ganglions lymphatiques situés sous les bras. Cette concentration élevée de toxines entraîne des mutations dans les cellules.

La Société canadienne du cancer comprend l’inquiétude que suscite le cancer du sein chez les Canadiens mais elle recommande la prudence en ce qui concerne toute information ou affirmation médicale provenant d’une source Internet non reconnue. Bien que le Web puisse être une source d’information très riche, il ne pourra jamais remplacer une consultation avec un professionnel de la santé qualifié.

La Société canadienne du cancer demeurera à l’affût de toute nouvelle donnée sur la question et reformulera son point de vue s’il y a lieu. Nous nous engageons à transmettre à la population canadienne toute information relative au risque de cancer.

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Imprimer 19 août 2006
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